Aurélien Lehmann fait swinguer la Samaritaine

2 décembre 2022

À 32 ans, cet artiste est un autodidacte passionné. Danseur, pianiste, virtuose de claquettes, il embrase la Samaritaine les week-ends de novembre à décembre pour démontrer l’ampleur de son talent, et livrer un aperçu de l’univers du spectacle 42nd Street au Théâtre du Châtelet, dont la Samaritaine est partenaire. Interview rythmée.

Comment la danse est-elle entrée dans votre vie ?
Je n’ai aucune formation ! J’étais joueur de rugby à Lille, et dès l’enfance les claquettes m’ont attiré. Vers 15 ans, j’ai regardé toutes les cassettes de Fred Astaire, Bill Bailey, Bill Robinson, Rita Hayworth… Je voyais cela comme de la prestidigitation. C’est tellement rapide qu’on ne sait pas d’où vient le son ! J’ai vissé des fers à mes chaussures de ville, j’ai demandé à mon père de m’acheter une planche, et petit à petit, j’ai découvert des combinaisons et des phrases rythmiques. C’est devenu une obsession.

À quel moment en avez-vous fait un métier ?

J’ai eu plusieurs vies avant de revenir aux claquettes : chanteur humoristique au Caveau de la République et sur Internet., étudiant à Sciences Po, ensuite professeur de Lettres Modernes… Et puis en juin 2012, le spectacle « Solo In Time » de Savion Glover a fait remonter mes rêves d’enfance. Pendant deux ans, j’ai enchaîné les petits boulots pour me consacrer à mes entraînements, et j’ai appris le piano pour nourrir l’art du swing. Je me suis transformé physiquement, mes épaules de joueur de rugby étaient trop lourdes pour la danse ! En 2016, j’ai monté mon école Tap Dance Paris.

Quels ont été vos premiers shows ?
Pendant la crise du COVID, j’ai mûri l’idée d’un clip qui raconterait l’histoire de la musique classique et des claquettes. J’ai rencontré le pianiste François-René Duchâble, qui a proposé de m’accompagner dans cette aventure. Le Théâtre du Châtelet s’y est intéressé pour en faire un spectacle, et « Tap Virtuoso » s’est joué le 6 février 2022 devant 2000 personnes. Je n’en reviens toujours pas !

Que ressentez-vous sur scène ?
J’y mets toute mon âme, tout mon corps ! Je suis dans un partage total avec le public. La virtuosité en claquettes est liée à la fois à un état de relaxation et de débauche physique. Je ne joue pas de personnage, je suis moi-même avec mon amour pour les claquettes et la musique.

Quel genre de scène représente la Samaritaine ?
La Samaritaine évoque l’histoire de Paris, mais aussi le raffinement. C’est un honneur de pouvoir représenter le Théâtre du Châtelet dans ce lieu prestigieux. Je vois le magasin comme une scène de théâtre miniature, qui va permettre d’impliquer le public directement. Je dois attirer l’attention, captiver… C’est un défi passionnant !

Qu’aimeriez-vous transmettre aux clients de la Samaritaine lors de vos performances ?
J’aimerais avoir un impact physique, occuper l’espace, et rendre hommage à l’esprit de la comédie musicale 42nd Street. J’essaie de faire voyager à travers les différentes époques et d’insuffler quelque chose de personnel. Certains pas ne seront pas chorégraphiés. Selon l’humeur du moment, je me laisserai emporter par l’improvisation, qui est d’un grand niveau d'exigence !

Performance d’Aurélien Lehmann au rez-de-chaussée de la Samaritaine, les 26 et 27 novembre et les 3,4,10,11 et 17, 18 décembre.

42nd Street, au Théâtre du Châtelet, du 7 décembre 2022 et 15 janvier 2023.